BEAT THEM UP. Pierre angulaire du jeune label Institubes, Para One vient de larguer son Ep Beat Down, sur lequel figurent entres autres le rappeur new-yorkais Tes, mais aussi de remarquables tranches musicales électroniques, qui se déplacent vers un hip-hop harmonique et mobile. Connu pour ses productions atypiques essaimées pour TTC, L’armée des 12 ou encore L’Atelier, ce jeune parisien est au début d’une carrière déjà riche en sursauts.
Comment s’est passé la rencontre avec le rappeur Tes pour le morceau Beat Down ? On voulait qu’il pose du beatbox. Il a commencé par nous lâcher un truc assez classique, qui était pas mal mais qui ne cadrait pas avec ce qu’on désirait. On lui a demandé un truc un peu plus bounce. Il a d’abord posé le beatbox et après ça tout le monde à poser. De mon côté, j’ai bien écouté leurs sons et j’ai voulu transformer l’essai avec de grosses mélodies. J’ai bossé sur la post-prod en travaillant l’acapella. Orgasmic le Toxicologue a posé des scratches que j’ai complètement défoncé et que j’ai incorporé sous forme de micro-samples sur l’intro. On a bossé tous ensemble pour ce morceau, au départ, les TTC et Tes étaient sur la même longueur d’onde.
Travailles-tu toujours sur les même logiciels et de la même manière ? Non. Pour Turtles Troubles, j’ai bossé sur Reason. Je change tout le temps de logiciel pour modifier mes démarches, mes sons, mes envies... Cela me permet de me fixer d’autres approches. J’ai fait Noboby Cares et Beat Down avec mon S 2000, puis ensuite j’ai tout mixé dans une Mackie. Je bosse en ce moment sur les prods du prochain album de TTC. L’avantage avec le pc et le format .wav, c’est que tu peux toujours modifier et varier les formats. Je change de méthodes pour m’aérer l’esprit.
Pour ton album solo, comptes-tu incorporer du chant ? Je pense qu’il y aura du chant et des featurings, ca se fera de manière naturelle. Il y a des Mc’s avec qui j’aimerais bosser, principalement des featurings anglo-saxons, mais je ne préfère pas te lâcher de noms car rien n’est sûr à ce jour, on verra. Je trouve que notre travail pour l’album de L’Atelier est vraiment bon, mais j’ai envie cette fois-ci de faire un album sans qu’on me dise que je suis dans le format « rap français ».
Beat Down EP est un premier pas… C’est clair. Pour mon solo, je vais garder un fil conducteur hip-hop. J’ai une démarche de gars qui a fait des sons de rap. Mais au final, je pense que mon album sera un joyeux bordel. Je n’ai pas de mise préétablie quant au résultat final ou au but à atteindre... Pour les remixes par exemple, je ne me dis pas qu’il faut faire tel ou tel format. Pour le remix que j’ai effectué pour Stacs of Stamina, j’ai pris les acapellas et quelques samples trouvés dans ma poubelle et j’ai tout défoncé. Si demain je dois faire un remix d’un autre groupe, je fonctionnerais de manière différente…