ITW : Slim Thug

Another K-I to the F excluuuuuuuuuusiiiiive : Slim Thug interviewé par Tomi.

You Slim Thug !
Chillin', chillin'... How are you ?

Wassup !?
Let's do it ! Je suis à Houston, ou je vis encore, c'est ma ville, j'en suis le roi. C'est là que j'ai tous mes plans, que j'ai organisé ma vie.

Non, le Roi, c'est Scarface...
Truth. Alors je suis le prince...(rires)

Peux-tu revenir sur ta jeunesse, la manière dont tu as grandi ?
J'ai grandi dans la partie Nord de Houston, j'ai eu une enfance assez difficile sur laquelle je ne veux pas m'étendre, et puis j'ai évolué avec les mecs de mon coin, en écoutant pas mal de trucs différents, même du blues, à une époque, jusqu'à ce que la screw music éclate. Vous connaissez la screw Music en France ?

Oui.
OK, donc tu sais de quoi je parle, c'est important pour la suite. Et bien, le vrai marché à Houston, c'est la screw music. J'ai commencé par faire des mixtapes quand j'étais assez jeune, il y a à peu près une dizaine d'années, j'ai fait pas mal de concerts. Ma jeunesse était screw, je l'ai bien vécu, même si ça a parfois été dur, je suis plutôt bien, j'ai bien vécu, je suis content, quoi.

Tu as grandi au Nord. Il y a une espèce de séparation entre Nord et Sud à Houston. De quoi s'agit-il exactement ?
Oui, effectivement, et le plus important au niveau musical se passait généralement dans la partie Sud de la ville, c'est de là que venaient tous les disques, que ce soit aux débuts du rap, avec Scarface et les Geto Boys ou plus tard avec la Screw Music. Ce qui n'a pas empêché le Nord de s'y mettre, avec beaucoup plus d'acharnement durant ces dernières années. Ce n'est pas vraiment un battle entre le Nord et le Sud, car ce n'est pas toujours fair-play, et ça a tourné parfois à la guerre. Comme à L.A. avec les Bloods et les Crips, le Nord est en bleu et le Sud en rouge. Mais à cette distinction, s'ajoute aussi une différence de cheveux. Au Sud, tu as les players, les types cool qui se défoncent grave, tandis qu'au Nord, ce ne sont que de purs hustlers qui font du business. C'est un peu caricatural, mais Houston ressemble à ça, en gros. Le Nord a la réputation d'être plutôt gangsta, les gars du business, les hustlers comme moi. Au Sud, c'est plus des players, avec des belles bagnoles. C'est un peu comme ça que la rivalité est née. Quand j'ai enregistré avec ESG, qui vient du Sud, ça a commencé à se calmer un peu...

C'est en 1998 que tu as commencé à poser sur des mixtapes ?
Oui, j'avais 17 ans, j'étais encore à l'école. Michael Watts m'a entendu et m'a invité sur d'autres tapes. Watts est LE type ici, le mec de Swishahouse Crew, il a fondé un des premiers labels et organisait des open-mic le vendredi. C'est lui qui a popularisé vraiment le style de DJ Screw, il a prit la relève.

Relation avec DJ Screw ?
Oui, je l'ai rencontré plusieurs fois, mais c'est un type qui vient du Sud, comme je te le disais, la plupart de la musique vient du Sud, y comprit la screw music. Je posais plutôt avec les DJ du Nord. Je restais dans mon quartier, comme tout le monde. Mais j'étais réservé parce que ces gars parlaient très mal du Nord. Quand il a sorti sa tape "3 in the morning" en 1996, qui était une des premières tapes sur lesquelles il faisait parler son truc, tout le monde est devenu dingue. Mais paradoxalement c'est resté très local comme phénomène, mais ça pétait sévèrement, au niveau local, sévèrement. Ca a été énorme.

Ca a explosé avec les mixtapes "Screwed & Chopped"...
C'est le gros truc ici, ils jouent un disque un peu pitché, un autre à la vitesse normale et mixent les deux, ça fait une sorte de passe-passe permanent tout bousillé, tu sais pas si c'est lent ou rapide, en fait c'est rapide comme musique. (il se met à rapper l'effet, appuyant une sorte d'écho sur la fin de ses syllabes). C'est tout ce que fait Swishahouse Crew, c'est notre truc, et celui tous ces mecs de Houston. On peut comparer ça à une sorte de remix, un découpage-défonçage de morceaux.

Comment et quand as-tu créé ton label Boss Hogg Outlaws ?
J'ai monté ça en 2000. J'étais avec le Swishahouse au début, avec Mike Jones, Paul Wall et tous ces gars. C'était un des premiers labels de ce type, fondé par Michael Watts. Mais il y avait tellement de gars autour qu'il était nécessaire de monter align="left"d'autres labels, il y a des millions de rappeurs dans cette ville. Et ils ont tous pété les câbles quand ils ont vu Swisha et Slim Thug dans le Billboard, et tout le monde s'y est mis, ils ont entendu des disques que j'ai fait avec d'autres gens. Swisha faisait plein de thunes, il vendait des tapes comme si c'était de la dope. J'ai monté le label pour abriter d'autres gens qui voulaient aussi prendre du fric. C'est une belle aventure, on fait plein d'argent. Vraiment. On a fait des putains de disques. Mais très vite, comme il y avait plein de fric en jeu, c'est parti en couille, des histoires de jalousies dont certains ont fait les frais, qu'ils reposent en paix, comme Fat Pat, qui était dans la clique de DJ Screw. Donc j'ai voulu me protéger, faire mon truc dans mon coin avec mon frère, je suis parti et j'ai monté le label. Mais Swisha est toujours-là, avec Mike Jones, Paul... Mais maintenant, j'ai mon label.

Tu as enregistré plusieurs albums en indé, avant ce nouvel album...

Oui. Ce disque qui sort sur Star Trak n'est pas mon premier enregistrement, mais c'est mon premier solo. En indépendant j'ai sorti pas mal de disques, des maxis et trois albums, notamment celui de mon groupe Boyz'n'Blue, avec mes gars, Doodie et Kyleon, j'ai fait des truc avec Swisha House, évidemment, E.S.G., Mike Jones, mais jamais d'album solo. Là, je crois que ça va devenir énorme. Mon groupe ne mourra jamais, et même avec le putain de contrat que je viens de signer avec Star Trak et Interscope, j'aurais toujours la possibilité d'enregsitrer avec eux.

Quel genre de contrat as-tu signé avec Star Trak ?
Un contrat très intéressant pour nous, pour mon crew, mon label et moi. En fait, j'ai dealé la possibilité de sortir tout ce que je veux sur mon label ou sur d'autres labels, et certains projets seront même distribués par Interscope, ça tue ! C'est une des raisons pour lesquelles j'ai accepté de signer avec eux. Alors que d'autres labels refusaient d'emblée ce genre de choses, ils trouvaient ça suspect, Jive and shit. Pas mal de gens ont essayé de me signer depuis 2000, mais leurs deals n'étaient pas carrés, je faisais plus de fric en indé qu'avec leurs contrats. En fait, le deal est fait comme si Star Trak était une extension internationale de Boss Hogg Outlawz. Star Trak est un partenaire qui possède des relations dans le monde entier. C'est un label-deal, un peu comme le deal entre Shady et Aftermath.

Comment peut-on vendre un million de disques au Texas et ne pas être connu dans le reste des Etats-Unis ?
C'est le principe de la screw music et du rap d'ici. Par exemple, quand les Cash Money te disant qu'ils sont millionnaires, c'est la vérité, même si tu ne les entends pas à New York. Ici, ce sont des putains de stars comme l'étaient les Geto Boys, tu vois. Les gens sont fous, ils achètent dix mixtapes par jour, ils se défoncent, tu vois, ils bouffent de la musique, ils ne font que ça, il y a des concerts tout le temps, un énorme réseau de magasins de disque, dont l'organisation date des magasins créés par DJ Screw, Tapes Store et tous ces trucs, qui sont en même temps des magasins, des salles de concert, des fois des bordels... En fait, la Screw Music est un truc très spécial qui a est resté dans l'ombre parce que pour les gens qui ne connaissent pas, je reconnais que ça peut-être difficile à écouter, voire incompréhensible. Mais ici, tout le monde ne veut que ça, ça vend énormément. ESG a vendu plus de 500.000 de son disque Shinin' & Grindin', et c'est vraiment de l'indé. Mais maintenant que je vais faire un disque normal, ça va mettre la screw music sur la carte des Etats-Unis.

Paradoxalement, l'album que tu viens d'enregistrer avec Jazze Phae et les Neptunes sonne surtout comme du Neptunes, et absolument pas comme de la screw music auquel ton public est habitué... Ne crains-tu pas de perdre une partie de tes fans ?
Non, car comme je te l'ai dit, je continuerai de sortir de mix screw, des albums de mon groupe et peut-être même des solos sur mon label. J'ai déjà une version Screwed & chopped de mon album avec les Neptunes, une version que je vais vendre ici. Je vais screwed and chopped tout mes trucs qui vont sortir de chez les Neptunes pour la marché d'ici. Mais cela dit, les gens d'ici m'ont tellement entendu sur les beats des Neptunes que ça ne changera pas grand chose. A une époque, les Neptunes marchaient très fort ici, toutes les tapes qui sortaient était faites avec leurs beats, donc les gens savent de quoi il s'agit.

Tu es un MC mais tu es surtout un gros businessman. Comment as-tu appris le business ?
Tout ça me vient de plans que je faisais à petite échelle quand j'étais gamin, j'ai projeté ça à un plus haut niveau, et je crois que j'avais une certaine fibre pour les affaires, je comprends très vite comment on peut faire du fric. Je voyais bien comment faisaient les gars de Rap-A-Lot, j'ai beaucoup appris en les voyant faire. La vérité est que tu peux faire du fric avec tout ce que tu croises sur ta route, c'est comme ça que ça marche. Tu peux faire du fric avec de la drogue, avec des disques, avec des filles, avec le pétrole du Texas, en achetant des bars ou des clubs, en faisant des mixtapes. Je viens d'un endroit assez merdique, je suis un hustler, j'ai appris à sauver ma peau, c'est surtout ça qui a compté. Je ne suis jamais resté sur un seul chemin, j'ai toujours eu plein de business différents en même temps, et à la fin de la journée tu te rends compte que le fric tombe de tous les plans que tu as disséminés partout, c'est comme ça que je fonctionne. J'ai des plans B, des plans C... Si tu ne te concentre sur qu'un seul truc, tu es mort, car quand ton business tombe, tu te retrouve dans la merde. Dès que je comprends qu'un truc peut rapporter du fric, je le fais, quoique ce soit. J'ai toujours agi comme ça et je m'en tire très bien. Je travaille beaucoup, en revanche, parce que ce n'est pas évident.

Quels sont tes plans en ce moment ?
J'ai acheté des magasins de disques à Houston, j'en ai deux. Je suis en train de bosser sur l'ouverture d'un club de strip-tease pour l'année prochaine, ça et puis quelques autres trucs, j'achète des magasins avant de lancer une marque de fringue, aussi.

Et ça va bien ? Tu fais du fric ?
Ouais, j'en fais beaucoup, mais j'en veux encore plus parce que je suis gourmand. Je pense que ce deal avec Star Trak va propulser ma carrière, mes disques vont toucher plus de monde, mais ma marque de fringue aussi puisque tout ça est désormais lié. C'est une manière de marketer ma personne, ma vie entière, de me projeter à la face du monde et de faire des affaires.

Tout le monde te compares à Lil' Flip, qui vient lui aussi de Houston. Comment réagis-tu ?
On me le dit tout le temps, mais on est quand même deux personnages différents, avec deux points de vue différents qui accèdent aujourd'hui à un gros business. Ca ne m'ennuie pas, d'ailleurs, ce n’est pas grave. Les gens disent ça parce qu'on a les mêmes cheveux, ils confondent et mettent tout dans le même sac.

Ca fait deux fois que tu me parles des cheveux. C'est quoi cette histoire ?
A l'époque à Houston, le Nord et le sud étaient assez séparés, comme je te l'ai expliqué. Les mecs du Nord avaient des tresses (braids - NDR), et tu ne dois jamais les couper, c'est pour ça que je les ai encore. Les mecs du Sud étaient plus dans le style dents en or, sourire de dingue, et surtout des cheveux dégradés, voire décolorés (fades - NDR), tu vois ? C'était comme ça au départ, et peu à peu, quand les diamants sont arrivés, tout le monde s'est mis à en porter, même les mecs du Nord. J'en ai aussi, d'ailleurs. Mais les tresses sont restées un truc du Nord. Par contre, Lil' Flip était avec Lil' Keke, Fat Pat et les autres, dans le crew de DJ Screw, qui est du Sud... Parfois, je trouve juste ça troublant quand je le vois avec ses tresses. Depuis la mort de DJ Screw, musicalement, c'est le Nord qui est devenu le plus important, car c'est nous qui avons initié une espèce de trêve quand j'étais avec ESG.

ESG est ce type avec qui tu as monté ton tout premier label, non ?
C'est un type du Sud avec qui j'ai enregistré la première collaboration Nord / Sud, pour faire une sorte de trêve. Le titre s'appelait justement "Braids & Fades", sur son label Wreckshop Records. Juste après la mort de Robert (Robert Earl Davis aka DJ Screw - NDR), on a fondé ensemble S.E.S. Entertainment, avec un autre type.

Il se dit que Screw est mort d'une overdose de ce "Syrup" dont tous les rappeurs du Sud parlent dans leurs textes. Peux-tu évoquer cette drogue ?
C'est un mélange de codéine, ça ressemble à un médicament mais c'est vraiment très bon. Certains le mélangent avec du soda, et ça a vraiment un super goût, très doux. On appelle aussi ça "Drank", "Bar", "lean", Lil' Keke dit "liquid crack" dans ses titres, mais tout ça c'est le même truc. C'est né ici et ça s'est répandu partout. C'est un truc de dingue, il y a eu des rapports de médecine légale sur ce produit, parce que les pharmaciens hallucinaient sur les ventes de sirop pour la toux. Depuis, les prix ont terriblement augmenté. Les dealers se défoncent avec ce truc aussi, ça leur permet de supporter les crackheads qui viennent les voir, tu vois, parce que c’est la merde les crackheads. Le Syrup en fait, c'est comme si tu prenais de l'héroïne, tu es un peu au bord du sommeil, tu fais parfois n'importe quoi, tu perds le contrôle de tes membres qui font ce qu'ils veulent. Comme de la weed, mais en beaucoup plus fort.

Est-ce dangereux ?

Non. C'est comme un médicament, mais il faut quand même faire attention. Des types sont mort à cause de ça, les médecins ont dit que Screw est mort à cause de ça lui aussi.

Dans quelle mesure est-ce que cette drogue a eu une importance dans l'avènement de la screw music ?
Beaucoup de gens disent que tout vient de là, mais je ne crois pas. De mon point de vue, cela n'a rien à voir. Je crois que ce sont plutôt deux éléments qui viennent du même endroit, mais je ne peux pas vraiment dire que cette drogue a influencé cette musique. Il est vrai que Screw se défonçait énormément avec ça, aussi, mais bon... Ca peut aller ensemble, parce qu'il se trouve que les types de la screw music se défoncent avec ça, mais la screw music marche aussi chez des jeunes blancs qui ne se défoncent pas du tout. D'ailleurs, au début, le screw music n'était pas une manière de rapper. Aujourd'hui, on rappe "screw", on fait des phases et des échos "à la screw" dans nos flows, dans nos textes, mais au départ, c'était les DJs qui faisait ça. C'est une manière de mixer, c'est de la post-production, en fait.

Autre chose ?
L'album Already Platinium ressort en version différente, car il y a eu des fuites sur Internet, alors j’ai rajouté des morceaux, et ca va tuer tout le monde. Il y a des productions des Neptunes, Jazze Phae, il y a Snoop Dogg, T.I., Scarface... Sachez que les bootlegs d'internet ne correspondent pas exactement à l'album, et c'est fait exprès.

Tomi.



Already Platinum sort ce 12 Juillet chez Star Trak / Geffen
www.slimthugthaboss.com/
http://www.bosshoggoutlawz.com/

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El Gyeah, jeudi 7 juillet 2005 |

Big up dirty south !

y a moyen d avoir une itw de mike jones?

fruits!

Anonymous Anonyme | 08/07/2005 22:55  

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

Anonymous Anonyme | 09/07/2005 12:38  

pas mal cette interview. franchement c est frais. continuez à faire des petits papiers comme ca, y pas assez de contenu sur votre site. y a que des haineux aussi je comprends pas le concept.

Sa mère !

Anonymous Anonyme | 11/07/2005 00:19  

"Que d'la haine", c'est notre devise.

Quand au concept, ça va faire 2 ans qu'on le cherche, mais promis, le jour où on le chope, on lui fait bouffer le bitume.

Blogger El Gyeah | 11/07/2005 16:51  

il est bien l interview

je capte pas ce blog, y a des pures interviews et pendant des semaines y a rien en homepage/

Pure album le SLIM THUG

et Keep It (Really) Fake, c est qui ? il est pas dans le meme délire que vous...

Anonymous Anonyme | 13/07/2005 06:05  

Keep It Really Fake ? Si tu parles de http://keepitfake.free.fr, en effet, on est pas sur la même longueur d'onde.

Pire, on lui a piqué son nom, c'est dire si on est des enculés.

Blogger El Gyeah | 13/07/2005 10:10  

Ouais cest pas un ancien d hiphop section le gars aux yeux a la jean paul sartre ? keep it unfake je sais pas quoi ?

bonne itw le gars Slim Thug est un pur baller de ouf

Anonymous Anonyme | 13/07/2005 19:28  

un amour aux crooked eyes

Anonymous Anonyme | 15/07/2005 13:52  

Ghetto CNN blasting you fuckin' shit aerograph dead fonky guns. Breads & fades.

Interview tue.
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Anonymous Anonyme | 26/07/2005 21:17