PARA ONE – BEAT DOWN EP (2003, Institubes / P.I.A.S.)
Si vous n’avez jamais entendu le nom de Para One c’est que décidément vous ne fréquentez pas les bons endroits et qu’il serait grand temps de vous faire violence si vous ne voulez pas avoir à vous enfoncer des morceaux de verre dans le croupion quand les gens se moqueront de vous en rigolant de vos 15 ans de retard en musique. Para One, le boy wonder d’Institubes, moitié de Fuck A Loop (avec Tacteel, un DJ poli), responsable de quantité de prods en vrac pour TTC, L’Armée des 12, L’Atelier, Lyricson (cf « Live Right », bombe imparable ragga digital pour déchirer des strings brésiliens sous l’effet de frottement des grosses fesses ), Klub des Loosers… Para One donc revient en solo avec « Beat Down EP », un gros maxi 5 titres qui part dans toutes les directions et qui abouti toujours au même point : la perfection.
Le morceau « Beat Down » sorti il y a peu de temps sur la compilation « Panic Room » de Waxexpress débarque pour la première fois en vinyle accompagné de sa version instrumentale. Cuiziner et Tekilatex de TTC bastonnent l’instru aux côtés de D’Oz (Kroniker) et de Tes (la dernière chance du rap New Yorkais comme l’Agence Tous Risques – Lex Records) : c’est du grand art, le beat composé à partir d’un beatbox vener de Tes fait valser des mâchoires, des éléments électroniques lacèrent le tout et les flows sapent toute velléité de résistance chez la concurrence.
Le meilleur reste pourtant à venir… Les trois autres tracks de ce EP sont instrumentaux, chacun dans un style différent, que des tubes et rien que des tubes. Pour commencer « J’aimerais bien (être une machine) » installe un décor electro tout en mélancolie, telle la complainte d’un phoque sur sa banquise qui aurait laissé partir sa belle dans un cirque aux Etats-Unis, mais sans le côté ridicule de cette référence qu’il vaudrait mieux ne pas expliciter davantage. Le calme avant la tempête. L’ouragan qui emporte tout comme l’amour dans la principauté Monégasque c’est « Turtle Trouble », LE HIT imparable et incontournable du disque. Outrageusement orienté dancefloor ce morceau construit en une succession de montées et d’un gimmick acide entêtant va faire remuer les glandes sudoripares de tous les clubs à la mode et si ce n’est pas le cas, ben ça devrait ! Pour terminer, je cite une figure emblématique da la sous-culture club à la française, mais qui aurait du goût : ‘Enfin, « Nobody Cares » vient boucler la boucle, funky, digital, a la fois froid et groovy. Le beat tel une cravache électronique semble fouetter violemment les fesses d'une femme robot pendant qu'une voix non identifiée marmonne un refrain vocodé dans une langue incompréhensible. Le jour ou les strip-clubs n'existeront que sur Internet, les biatches virtuelles danseront au ralenti sur « Nobody Cares ».’
Para One réussit le pari insensé de réconcilier les admirateurs du Stéphane Bern new look et ceux du couple Guetta un peu comme si Heidi Fleiss bouffait du LSD en écoutant Aphex Twin. Sexy, SEXY même !