ITW : 2BAL et la Hyène.

Y’a 10 piges, 2Bal 2Neg était 3 fois plus efficace, coriace, et comme tout vient à point à qui sait attendre, les 2Bal lâche la hyène sur toi. Donc on flingue et n’attend pas qu’cela se passe, laisse la place aux 2Bal, interviewés par Grorille.


Après un street cd, les 2bal sont en tournée, il y a un album qui vient ? Ouais il y a un album qui vient, c'est « le schéma ». On a commencé par un street sorti le 2 mai 2007, « Mapassa », et juste après, on est déjà au boulot pour la suite, l'album en fin d'année ou début 2008.

Vous êtes restés écartés du business du rap un certain temps et vous revenez avec le morceau « comme y a 10 piges », qu'est ce qui a changé pour vous depuis 10 ans justement? Déjà, il y a dix ans de plus, après, le rap est un peu plus médiatisé, il y a toujours autant de groupes quand même, mais bon, on a un peu plus de chance que d'autres parce qu'il y a plus d'argent, un peu moins de groupes de scène, un peu plus de groupes de studio. Le rap est plus diversifié parce que maintenant il y a le slam, y a plein d'autres trucs, il y a du rap de province, de campagne, du rap de cité, du rap de chambre, il y a tout...

Pourquoi avoir choisi de poser avec une hyène pour la promo de Mapassa? Ouais les photos qu'on a mises sur le myspace sont faites avec une hyène, c'est par rapport à la bête en elle même. J'avoue j'en ai vu une en Afrique, je ne savais même pas que c'était aussi balèze, aussi puissant, quand même, à défaut de prendre un pit on un rott, tu vois, la hyène c'est un bel animal.

Ça a aussi à voir avec votre rapport à l'Afrique? Ouais, si t'as écouté le street CD (Mapassa), il y a un disque avec des nouveautés et un disque avec des trucs anciens, qui relate un peu le passé artistique avec des morceaux de 3X plus efficace, des morceaux de Bisso na bisso, des extraits de compils qui n'ont pas fait grand bruit. Nous on a participé au premier projet rap français mélangé avec de la musique africaine, on est réellement précurseurs dans le truc avec Bisso na bisso et je ne pense pas qu'il va y avoir des gens pour nous contredire. Après, ça a fait le bruit que ça a fait, il y a quand même eu une tournée en Afrique, on a été élu meilleur groupe africain, meilleur clip africain aussi, on a fait les Awards africains en 1999, Nelson Mandela présidait la cérémonie, moi ça m'impressionne. Jusqu'à présent les gens nous accueillent bien, là on était en Afrique on a fait une date là bas y a pas un mois, ils connaissent Bisso na bisso.

Vous êtes investis dans des projets sur place? Il y a des financements, des choses comme ça? Ouais mais ça après, c'est au delà de la musique, je pense que c'est comme quand on fait des actes humanitaires , on n'est pas obligés de le faire au nom de 2bal c'est plus un truc qui nous concerne en tant qu'individus, on est du Congo, on a des frères là bas, on est en connexion avec l'Afrique, on y va souvent, donc on essaye de faire des choses là bas et par rapport à notre métier, ça nous permet d'aller faire des scènes aussi. Nous, on veut donner au peuple et il a grave avancé tu vois, il y a tous les artistes et nous on a commencé à tourner même là bas.

Sur « Mapassa » justement, pourquoi avoir choisi de mettre des vieux morceaux sur le deuxième disque ? C'est un peu pour boucler la boucle en disant 2bal c'est un groupe, des jumeaux, donc tout le deuxième cd c'est ça, on a fait tels morceaux, tels trucs et en même temps, on a les nouveaux morceaux pour dire voilà ce qui va arriver après, vraiment comme une carte de visite pour ceux qui ne nous connaissent pas et c'est aussi pour ramener ce public qu'on avait il y a dix ans et qui n'écoute pas forcément le rap de maintenant, ça leur fait du bien, ils ont au moins une compil' à nous.

Il y a des connexions avec la nouvelle scène? On t'aperçoit sur le dvd 77 souterrain d'Orosko... On a la chance d'être sollicités quand même assez souvent, ça nous permet aussi de nous faire connaître, on est comme des enfants nouveaux tu vois, il y a des gens qui ne nous connaissent pas donc quand des jeunes viennent nous solliciter pour un projet, on est obligé d'apparaître même si on peut pas être sur tous les projets. Même quand j'étais en solo, on m'appelait tout le temps pour des featurings, je pense quand même qu'on fait partie des gens qui ont jeté au moins des pierres dans ce mouvement, ça fait que les gens nous sollicitent.

Tu parles de ton passage solo, comment s'est passée l'incarcération de ton jumeau de ce coté là ? Tu as réussi à garder un pied dans le business quand même ? Un pied dans le business ouais, j'ai fait un petit street, « Naufragé du temps » qui est sorti en 2004 et après j'ai fait des apparitions sur des compils, on a fait des projets avec le ménage, on a posé aussi pour des jeunes, des mecs qui faisaient des petites mixtapes, des trucs comme ça. Après j'ai commencé à bosser sur un solo, j'ai du me prendre la tête dessus et au final mon frère est arrivé donc on a fait « Mapassa ».Maintenant, même pendant l'incarcération de mon reuf, alors qu'on est connus comme 2bal, moi G kill on me sollicitait quand même, beaucoup de gens me rappelaient, des fois je refusais, on m'appelait pour un concert, je leur disais « j'ai pas de morceau, ça sert à rien ». mais j'avoue, je peux pas dire qu'on m'a oublié ou quoi que ce soit. Les gens se rappellent de ce qu'on a fait il y a sept ans, le nom était quand même là, il a perduré, les gens dédicaçaient, ça allait. Après sur un plan personnel, c'est sur, c'est mon frère, on est juste frères, s'il était tombé, ça ne concernait que moi, mais c'est mon frère plus que mon collègue de travail, le mec avec qui on fait tout, donc ça bloque encore plus.

Depuis que ton frère est sorti vous avez beaucoup bossé ? En intensif ? Vous préparez beaucoup ? Disons que Mapassa c'est le travail d'un an. Mon frère est arrivé en janvier 2006, on est allés en studio directement et dès qu'on a fini, c'est sorti, voilà. On a fait un morceau par mois pour ça, tu vois, on en a fait douze, on a dit le projet est fini.

Vous avez de bon retours depuis le début de la tournée? Les dates se passent bien ? On est sur scène depuis le mois d'avril, on fait des MJC, des 1ères parties d'américains, des scènes, des plateaux, on va partout, on a environ un ou deux concerts par semaine, là aujourd'hui on est là, à 20h on était sur scène à l'Elysée Montmartre, la semaine prochaine à La Rochelle on fait les Francos et on enchaîne comme ça jusqu'à la rentrée.

Donc c'est vraiment comme à l'époque du ménage à 3, vous faites beaucoup de concerts ? Comme y’a dix piges, sur la route, nous c'est ça. On a vraiment fait ce projet (Mapassa) pour se donner une raison de revenir, d'aller à la rencontre du public. A chaque concert où on va en France, dans la province, n'importe où, on tombe toujours sur des mecs qui nous ont vus il y a dix ans, des trucs comme ça. On a quand même fait des grandes tournées à l'époque donc on reparle de ces dates dix ans plus tard.

Le collectif Ménage à 3 c'est toujours d'actualité ? Les mecs comme Krokmiten ? Nous on se voit, le Ménage à 3 c'est une famille, même quand on ne se voit pas on se voit. Monsieur R il est toujours là, Philo maintenant c'est lui qui produit Youssoupha, Lion S travaille avec Time Bomb, il y a Mano Mesa qui est là, il y a Rick Sweet qui manage Casey, chacun est là, on est tous dans l'artistique, on se rencontre, on est ensembles.

Krokmiten lui aussi est là en video, il fait toujours ses trucs, c'est la pensée du MA3. Si tu veux on est précurseurs sur pleins de trucs, Ménage à 3 c'est un concept, une famille, un état d'esprit et là dedans, Krok nous a amenés à faire plein de trucs.

Qu'est ce qui vous motivait à l'époque ? Notre motivation c'était d'être sur scène, de faire du show, d'aller plus loin, toujours aller plus loin, on a arrêté les tapes on a eu direct l'album qui est sorti, on l'a autoproduit, on a été signés par un tourneur, on a chanté au Canada, on a chanté en Belgique, en Suisse, en Allemagne, on a fait une tournée, on était le premier groupe de rap indépendant à faire une tournée, après ça on a enchaîné Bisso, on a fait une tournée en Afrique, sans jamais vraiment calculer ce qu'on faisait.

Là avec 2bal, on a fait 12 morceaux, on s'est dit « bon, on a douze morceaux, on les sort avec des morceaux qu'on aime à l'ancienne, le public va aimer, on va faire le truc, BOUM. » On nous appelle pour un concert on le fait, on fait pas de gros calculs, on n'a pas de pression de ventes, on n'a pas de pression genre « si on rappe mal là... ». On le fait comme y a dix piges, toujours la même on est en indé, on s'en bat les couilles de savoir si dans les mecs qu'on intéresse il y a untel ou untel, t'es intéressé, y a pas de problème, on parle. Le seul truc par rapport à il y a 10 ans c'est qu'on peut se permettre de parler argent tandis qu'à l'époque on s'en foutait des thunes, on comprenait rien.

Maintenant pour le biz, on a quand même tous vieilli, on a les pères de familles, on a nos producteurs, on a monté nos sociétés, on ne peut plus émettre le fait qu'on est que des artistes, on est obligés de se confronter au business, si on nous parle chiffres, on est obligés de parler chiffres. En même temps on est conscients qu'on commence à avoir un statut et qu'on n'a pas fini de prouver encore, parce qu'il faut toujours prouver dans la musique. Quand on aura sorti notre album, un deuxième après 2bal et peut être un troisième, là on pourra se dire qu'on n'a rien à prouver.

Et à l'époque de la sortie de l'album de 2bal 2neg, c'était quoi l'ambiance à Paris dans les soirées hip hop ? Il y avait toujours des bandes ? Disons que nous, on est dans une génération bâtarde, on est plus jeunes que les anciens et on est plus vieux que les jeunes. C'est à dire que nous, on est vraiment la deuxième génération du rap parce qu'il y a NTM et tout ça... et après, nous on se considère comme étant le premier groupe indépendant à avoir fait un grand bruit, une grande tournée, des scènes que faisaient seulement des groupes signés donc c'est surtout notre disque qui nous a amenés là où on a été et les scènes aussi. Par rapport à ça, si tu veux l'époque des Requins, des Dragons, on y était pas, c'était les grands cousins, les grands frères mais nous notre famille c'est Ménage à 3. Notre période, c'était une période assez hip hop, assez gangsta dans le sens où quand on arrivait on était quinze ou vingt. A l'époque il n'y avait pas de groupe que personne ne connaissait, dans le hip hop, tout le monde se connaissait, c'était même si t'es le petit frère ou le petit cousin à l'autre, tout le monde te connaissait, alors que maintenant, les gens arrivent de nulle part et sont exposés, tandis qu'avant à Paris, tu ne pouvais pas monter sur scène si t'avais pas un petit passé ou ton équipe, si tu croyais que t'allais arriver sur scène tout seul, c'était mort, il fallait prouver, tu pouvais pas faire de clash.
A l'époque les clash ne se passaient pas en live, ça ne se passait que dans la rue, les gens savaient tout ce qui se passait mais c'était que dans la rue, il n'y avait pas autant de médiatisation de la violence.

Est-ce que tu penses que le rap a évolué en mal par rapport à cette époque? Que la mise en avant des clash a pu amener des « faux » dans l'industrie ? Non, disons que le rap évolue et c'est tant mieux, mais personnellement on n'adhère pas à tout ce qu'on entend mais ça a toujours été comme ça. Nous on est des puristes dans un sens où on se lève, on écoute du rap, on vit hip hop, on mange hip hop, donc on ne peut pas arriver et dire comme ça qu'on s'en bat les couilles du hip hop, moi c'est la rue, c'est la street je sais pas quoi, ça non! tu vois ce que je veux dire? Cette musique elle a un passé, elle a une histoire qu'il ne faut pas dénigrer comme c'est arrivé genre « moi j'fais du rap parce qu'il y a du biff », faut arrêter ça, je ne suis pas d'accord avec tous ces délires là. Nous on fait ça avec le coeur, on a toujours fait ça avec le coeur, j'ai 29 piges, on a fait nos premiers concerts on avait onze ans, tu peux pas nous blâmer, moi c'est ma vie, donc tu peux pas arriver et dire « moi le rap, j'm'en bats les couilles ». Si tu t'en bats les couilles t'as rien à faire dans cette musique, nous on est là, on la vit, on la bouffe, donc voilà j'adhère pas obligatoirement à tout ce genre de hip hop. Maintenant il y a beaucoup de petits aussi qui me font plaisir, là ce soir par exemple on est venus avec Vary, c'est un jeune de 20 ans. Il y a du rap qui est jeune et j'ai de l'espoir dans la prochaine génération de rappeurs, il y en a dans les quartiers qui font mal, donc ça me fait plaisir.

Est ce que le travail, la technique de votre écriture a évolué depuis le début ? Non, franchement, comme y a dix piges. Avec TMC on s'est pas vus pendant 7 piges, on a mis des instrus, quelques galettes et BOUM c'était parti, c'est en nous. N'importe où on est, on rappe, on écrit, donc y a pas de problème, même si on ne nous entend pas, ça ne veut pas dire qu'on ne travaille pas, c'est comme un sport. Une fois que t'as mis ton disque en rayon ça y est, t'es sur le ring, t'es prêt à affronter n'importe qui et à combattre, la scène c'est aussi le ring, c'est le vrai combat tous les jours. Maintenant le secret pour ça c'est d'être entraîné, nous on combat pour que les gens nous connaissent et qu'ils entendent notre message, c'est le fond, c'est la forme, c'est MAPASSA.

Propos recueillis par Grorille

Libellés :

nemanja, jeudi 23 août 2007 |

bete d interview continuez les mecs ca va

Anonymous Anonyme | 05/09/2007 17:35  

c bien les algeriens continue mon fils.

Anonymous Anonyme | 17/09/2007 17:22  

VIOLATOR ALL-STAR DJ'S, DJ JAM X & WEB

22 EXCLUSIVE ORIGINAL CUTS!!!!

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Anonymous Anonyme | 30/01/2008 05:38