JOYAU D’OAKLAND: Saafir est un des secrets les mieux cachés de l’underground rapologique. Rappeur hors normes, producteur, acteur, homme d’affaires, il est la tête du groupe/label Hobo Junction, connu sous le nom de Children of Destiny, lié à vie au Golden State Project, qui regroupe Raskass et X-Zibit. Alors que son quatrième album « Good Game The Transition… » sort sur ABB Records, rencontre avec une légende en os :
Tu es connu pour tes skills mais aussi pour ton mode de vie étonnant, tu as côtoyé 2Pac, joué dans Menace 2 Society… Il y a longtemps, j’habitais avec Pac. Je faisais partie de l’entourage de Digital Underground. A cette époque les frères Hugues bossaient sur un clip avec Pac et sur « Menace II Society ». J’ai joué dedans parce qu’ils m’ont fait parvenir le script plus tard. J’étais SDF à l’époque…
Ton style c’est souvent « off-beat-on-beat », tu es aussi connu pour les battles notamment celle contre Casual des Hyeroglyphics... Cette battle avec Casual ! Nous nous étions embrouillés à cause d’une histoire de morceaux. Nous avons réglé ça sur scène Je l’ai défoncé!!! Pour le off beat, ça dépend des productions et de mon humeur, de mes émotions.
Tu as une réputation solide. Entouré de stars, tu ne profites pourtant pas de cela pour ta carrière rapologique. Tu veux rester dans l’ombre ? C’est mon style. J’ai failli mourir dans un accident d’avion. Depuis je ne vois plus la vie de la même façon. Je me suis converti à la religion musulmane, mais cela ne m’empêche pas de bosser avec Shock-G des Digital ou Josef Leimberg, un californien qui produit pour Snoop et G-Unit… Aussi, j’ai toujours traîné avec X-Zibit et Raskass pour Three-Card-Molly aka Golden State Warriors. X est sur MTV, tout le monde connaît son statut. Moi, ma vie est un kaléidoscope. Je suis plus en quête de spiritualité que d’argent. Je suis musulman.
Dans ton dernier album, tu t’autocritiques… Tout est lié. J’ai enregistré mon album à Oakland, dans ma ville natale. C’est une sorte de testament de mon évolution. Le titre “In My Own Words” résume bien mon état d’esprit : « If u worship money you’re a non believer ». Et c’est ce que j’étais avant. Un kafir, un « non-believer ». J’étais dans la merde. Mais il n’est jamais trop tard pour la rédemption.